Récemment, Benoit a reçu 5 étudiants de l’ECV qui devaient lui présenter leur book au cours d’un workshop consacré à la présentation d’un CV.
A sa grande surprise, sur les 5 étudiants, 4 sont arrivés avec pour seul support…. Leur ordinateur !
Aucun n’avait imaginé que Benoit pourrait avoir besoin de quelque chose de concret, de repartir avec un exemplaire papier, si bien que lorsqu’il leur a proposé de repartir avec leur ordinateur…. la lacune s’est révélée dans toute sa cruauté !
Ainsi, cette primauté de l’ordinateur sur le papier révèle bien à quel point le monde dans lequel nous vivons est en train de s’uniformiser.Dans certaines écoles primaires, on fournit des tablettes aux enfants alors même qu’ils démarrent l’apprentissage de l’écriture. Dans les facs, les étudiants prennent leurs notes sur les ordinateurs portables…
Viendra le temps où nous n’aurons plus besoin de savoir tenir un stylo. Nous écrirons avec sur nos claviers tactiles avec nos doigts sans même nous souvenir que nos ancêtres apprenaient à former les lettres en écrivant des lignes entières de minuscules et de majuscules avec des crayons, des stylos et pourquoi pas des silex !
Nous ne pouvons pas nous passer d’ordinateur au quotidien. Mais justement, il y a le quotidien, et il y a l’exceptionnel.
En effet, cette utilisation de l’ordinateur masque en partie la singularité de ce que nous faisons/créons/imaginons. Tout devient lisse…
Dans le cadre de ce workshop, Benoit a insisté sur le concept de la Dette et du Don en matière de design. La Dette consistait à présenter un beau travail, le Don à exprimer un plus, une singularité, à donner quelque chose qui laisse une trace.
Cela n’est pas impossible avec un ordinateur, mais cela manque souvent de poésie, de sensibilité, il n’y a aucune émotion susceptible de laisser une trace, et c’est justement cette différence qui est importante et interessante.
Présenter un book papier, c’est montrer votre investissement, vos choix, c’est vous dévoiler un peu derrière votre travail, c’est qui donne des « aspérités », des « prises ».
Et c’est là qu’une des maximes de Benoit s’impose : » usual pour l’Internet, et exceptionnal pour le papier » !